Congrégation

1. Naissance de la communauté

En 1662, à Rouen, Nicolas Barré, Religieux Minime, est touché par la pauvreté et l’ignorance dans lesquelles sont laissés les enfants et les jeunes des faubourgs.  La misère des petits harcèle le cœur du Père Barré. L’indifférence des grands l’afflige. De son regard vers Dieu et de son regard vers l’homme jaillit l’intuition qui le conduira à ouvrir les Ecoles Charitables du Saint Enfant Jésus.

Il réunit alors quelques  jeunes filles pour l’instruction des petites filles pauvres qui n’étaient pas scolarisées.

L’une de ces jeunes femmes, bientôt appelées « maîtresses charitables » est Marguerite Lestocq, petite cousine de Nicolas Barré. A vingt ans, elle participe au temps fort d’évangélisation à Sotteville où naît la première école fondée par le père Barré. De cette expérience, débutent les premières petites écoles dont Marguerite nous donne un récit vivant :

« Elles ont commencé, si je ne me trompe, en l’an 1666, à Sotteville, une lieue proche de Rouen… Ensuite les dites écoles ont été établies en la ville de Rouen.
Nous étions quatre ou cinq sœurs dans un abandon total à la divine Providence.
Nous faisions catéchisme les dimanches et les fêtes. Nous avons exercé plusieurs années sans être en communauté. Quelque temps après, notre très révérend Père Barré nous dit qu’il avait une forte pensée et inspiration de faire une communauté. Il nous demanda : « Voulez-vous vivre en communauté ? » Nous répondîmes : « Oui, nous voulons et nous nous abandonnons à la divine Providence en total désintéressement. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous entrâmes en communauté, sous l’obéissance d’une supérieure, où nous vivions dans une sainte union, douceur, humilité les unes envers les autres.« 

Marguerite Lestocq

En 1666, Nicolas Barré propose donc aux maîtresses charitables de vivre en communauté, sans vœux, sans clôture et de s’engager à instruire à la manière des apôtres dans un total désintéressement. Persuadées qu’aujourd’hui comme hier, « le défaut de l’éducation est la source de tous les maux », leur visée profonde reste l’éducation selon l’esprit évangélique de Nicolas Barré.

A l’origine, les établissements scolaires étaient donc tenus par les Sœurs de la Providence de Rouen. Aujourd’hui, la direction de ces Etablissements est passée à des laïcs appelés et missionnés pour rester fidèles à l’esprit du Fondateur. Les Sœurs (la Tutelle) accompagnent, forment et encouragent le chef d’Etablissement et toutes les personnes de la communauté éducative pour, aujourd’hui comme hier, « accueillir, instruire, éduquer chacun selon son génie ».

2. La communauté aujourd’hui

En  Europe, à Madagascar et en Centrafrique, à la suite de Nicolas Barré et de Marguerite Lestocq, des femmes passionnées de Dieu et des jeunes, cherchent avec d’autres, à répondre aux appels du monde par l’éducation en
milieux scolaires, paroisses, aumôneries, formations d’adultes, associations auprès des prisonniers, des personnes seules, malades ou âgées dans les dispensaires ou les brousses.

« Nous vivions dans une sainte union, douceur, humilité. »

Marguerite Lestocq

Les sœurs vivent en petites communautés fraternelles, dans un esprit apostolique marqué par le désintéressement, l’abandon à la Providence, la disponibilité joyeuse pour la mission, la simplicité.

La vie communautaire tient une place importante dans l’Institut. Chaque communauté dispersée pour l’action, se retrouve quotidiennement pour renforcer son unité et puiser dans la vie fraternelle un nouveau dynamisme apostolique.      

« Pour bien chercher Dieu, il ne faut chercher que lui,
sans jamais se lasser ni se laisser arrêter par rien. »

Nicolas Barré

Rassemblée au nom de Jésus-Christ, la communauté le contemple dans la prière personnelle et communautaire. Elle y consacre chaque jour, des temps importants.
Contemplation et apostolat ne se séparent pas. Ils se nourrissent mutuellement et tissent la trame de leur vie. La prière féconde l’apostolat. L’apostolat renvoie à la prière.

Le charisme des sœurs est toujours d’actualité. Il trouve un écho chez les laïcs quand ils les voient vivre soit en communauté soit sur leurs  lieux de  mission. Il peut interpeller des jeunes et des adultes dans leur relation personnelle à Dieu comme dans une expérience de service, notamment un service éducatif.

En lien avec les sœurs de l’Enfant Jésus-Providence de Rouen, des Laïcs Associés désirent vivre dans le monde leur vocation baptismale en s’inspirant de la spiritualité de Nicolas Barré. Ils participent ainsi, selon leur état de vie, à l’esprit et à la mission de l’Institut, dans leur vie familiale, professionnelle et ecclésiale.

3. Un fondateur, deux instituts

Enfant Jésus-Providence de Rouen

Enfant Jésus-Nicolas Barré

Nés d’un même fondateur, les deux Instituts de Rouen et de Paris ont resserré des liens historiques, spirituels et fraternels aboutissant à une Fédération en 1972.

Aujourd’hui cela se concrétise par des rencontres fraternelles :

• Conseil Fédéral
• Journée Fédérale
• Pèlerinages sur les pas de Nicolas Barré à Amiens, Rouen, Paris.
• Commission diffusion
• Site web fédéral
• Entraide… accueil… partage

4. Les missions humanitaires

Des Associations  loi 1901 ont été créées pour soutenir les missions dans l’esprit de Nicolas Barré.

Mission Nicolas Barré

Cette association a pour objet de contribuer au développement (matériel, intellectuel et humain) de la personne et tout particulièrement à Madagascar et en Centrafrique. Elle se propose d’aider à la réalisation de projets de développement de mission d’éducation et de formation et d’apporter toute l’aide matérielle nécessaire aux personnes qui œuvrent dans ces pays de mission.

Mad’Action

Celle-ci propose une formation humanitaire et spirituelle en vue d’une expérience d’initiation à la coopération et des services missionnaires des plus pauvres.

L’Association « Marie-Colette »

Elle a pour objectif de parrainer des orphelins de Madagascar et de Centrafrique et soutient des projets de constructions pour ces enfants : écoles…forages…puits…citernes…